Les pleurs sont un important moyen de communication des bébés. Ils jouent un rôle crucial pour la survie, la santé et le sain développement de l’enfant et bien en saisir les différentes subtilités est la clé d’une réponse efficace aux besoins de l’enfant et du soulagement de bien des parents.

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Pleurs

Les pleurs - Soyez à l’écoute : ils vous parlent
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Est-ce important?

Les pleurs sont un important moyen de communication dont disposent les bébés  pendant la prime enfance, c’est-à-dire de la naissance jusqu’à l’âge de trois mois. À cette étape de leur développement, les nourrissons sont presque entièrement dépendants des personnes qui prennent soin d’eux. En conséquence, les pleurs jouent un rôle important pour la survie, la santé et le développement de l'enfant.

En Occident, on accepte désormais que les enfants en bonne santé pleurent beaucoup au cours des premières semaines de la vie. Cela comprend les pleurs pendant de longues périodes sans raison apparente, une caractéristique observable  presqu’uniquement pendant les premiers mois de la vie. En réalité, il n’est pas inhabituel qu’un nourrisson normal pleure entre une et cinq heures tous les jours, et que ses pleurs atteignent un niveau maximal au cours des deux premiers mois.

Moins de 5 % de ces nourrissons présentent des preuves de maladie organique qui aideraient à expliquer le niveau élevé de pleurs. De plus, les nourrissons pleurent de façon prolongée même si leurs parents leur donnent d’excellents soins. Heureusement, après cinq mois, les longues périodes de pleurs inconsolables diminuent, les pleurs deviennent plus intentionnels et sont davantage liés aux événements environnementaux.

Cependant, les pleurs persistants qui se prolongent après l’âge de quatre mois, surtout quand ils sont associés à des problèmes de sommeil et d’alimentation  et souvent dans un contexte de facteurs de risques psychosociaux parentaux multiples, peuvent être un indicateur de  mauvais développement social et affectif pour le nourrisson.

Que savons-nous?

Tous les nourrissons pleurent, mais la plupart des pleurs sont inexpliqués. Les raisons communément attribuées aux pleurs du nourrisson sont la douleur, la faim, la colère et l’ennui. Les pleurs excessifs inexpliqués qui se produisent chez des nourrissons par ailleurs en santé au cours des trois premiers mois de la vie sont souvent appelés « colique infantile ». Selon les définitions, on prétend que la colique affecte environ 10 à 20 % des bébés de cet âge. Une caractéristique fondamentale est que le niveau de pleurs a tendance à suivre un modèle de courbe croissante  au cours des deux premiers mois de la vie pour atteindre un niveau maximal à environ six semaines, et généralement décroître vers le quatrième ou cinquième mois. Cependant, ce modèle se retrouve chez tous les nourrissons, que leur niveau de pleurs soit jugé « excessif » ou pas, et est reconnu désormais comme étant la « courbe normale des pleurs ». Pendant cette période, des épisodes de pleurs intenses peuvent survenir sans raison apparente, les pleurs sont difficiles à apaiser et durent en moyenne entre 35 et 40 minutes mais peuvent aller jusqu’à deux  heures. En général, ils se produisent en  fin d’après-midi ou le soir.

On dit souvent que les nourrissons dont les crises d’agitation persistent tout au long de la prime enfance ou empirent après le quatrième mois ont un caractère difficile. Il peut être ardu de distinguer les pleurs liés aux coliques infantiles de celles associées à un caractère difficile. La différence fondamentale est que dans le cas des coliques, les crises diminuent avec le temps, alors que chez les nourrissons dont le tempérament est difficile, l’agitation dure pendant toute la prime enfance et même après. On peut parfois modifier les pleurs dus au tempérament difficile mais ce tempérament demeure souvent stable au cours de la vie car il est lié à la constitution et est  héréditaire.

Conséquences positives :

Les pleurs excessifs au cours des premiers mois de la vie peuvent être source de  frustration et de stress au sein de la famille. Cependant, il y a des conséquences positives associées aux pleurs. L’une d’elles est que les pleurs permettent aux nourrissons de bâtir des relations intimes avec les personnes qui répondent le mieux à leurs besoins. Ainsi, les pleurs seraient essentiels à la formation d’un lien affectif ou de « l’attachement » avec un donneur de soins particulier.

Conséquences négatives :

Plusieurs études sur les nourrissons souffrant de coliques ont montré de façon convaincante qu’ils n’avaient pas de problèmes à long terme. La plupart des parents ne manifestent pas de conséquences négatives, sauf parfois un manque de confiance persistant dans leur capacité à prendre soin de leur enfant, et une plus grande tendance à penser que leur nourrisson est « vulnérable ». Cependant, les nourrissons dont le tempérament est difficile sont plus susceptibles de vivre des différences à long terme. Ceux qui sont agités et difficiles à apaiser courent plus de risque  que les autres d’avoir  des problèmes de comportement au préscolaire,  des difficultés d’adaptation à l’adolescence ou des comportements agressifs et des difficultés d’attention.

La dépression maternelle peut influer sur la façon dont la mère interprète les pleurs. Quand ils se produisent en même temps, la dépression maternelle et la colique ou les pleurs importants peuvent compromettre les interactions parent-nourrisson, les relations, et même le développement de l’enfant. La dépression maternelle a une influence négative sur certains aspects du développement et du comportement du nourrisson. Cela s’applique particulièrement aux difficultés d’apaisement, à l’irritabilité et aux pleurs.

Les pleurs hyperphoniques ou aigus du nourrisson peuvent être causés par une grande variété d’agressions neurocomportementales, y compris les dommages au cerveau, la malnutrition, l’asphyxie, la consommation prénatale de drogue chez la mère, la prématurité et le faible poids à la naissance. Les pleurs aigus du nourrisson qui présente des facteurs de risques prénataux peuvent générer des réponses de la part des donneurs de soins qui améliorent ou font empirer l’état du nourrisson à risque. Dans les foyers où les parents sont moins sensibles, les nourrissons peuvent avoir un QI moins élevé, un tempérament plus renfermé et des interactions de moins bonne qualité avec leur mère.

Les conséquences les plus graves pour un nourrisson aux pleurs  inconsolables sont la négligence et la violence caractérisée, surtout le syndrome du bébé secoué, qui se traduit parfois par des dommages au cerveau ou qui peut même entraîner la mort.

Que peut-on faire?

On a tout d’abord cru que les pleurs précoces, excessifs ou dus aux coliques pendant la prime enfance étaient anormaux ou indiquaient une maladie ou une dysfonction, puis on a réalisé qu’ils faisaient partie du développement normal du nourrisson. Les cliniciens doivent  être conscients de l’importance des pleurs pour les parents, du niveau de frustration qu’ils entraînent, et de l’influence qu’ils exercent sur la relation avec leur nourrisson.

Quand on aide les parents dont les nourrissons pleurent de façon excessive, on devrait les assurer que la plupart des nourrissons qui pleurent beaucoup sont en santé, et que les pleurs imprévisibles et inconsolables cessent généralement spontanément après les premières semaines. Les interventions visant à consoler les nourrissons qui pleurent réussissent partiellement et ne diminuent pas les crises de pleurs inconsolables. Il est également important de reconnaître que les variations du son des pleurs en soi peuvent influer sur la réaction du donneur de soins. Il faut être particulièrement vigilant  avec les donneurs de soins qui vivent une dépression ou un autre état, car cela peut modifier leur état de perception.

L’information et les interventions en santé publique devraient être évaluées rigoureusement avant de devenir des techniques recommandées pour gérer les pleurs du nourrisson. On devrait s’efforcer de créer des services rentables et efficaces pour répondre aux besoins des familles qui ont des nourrissons.

Diminution du syndrome du bébé secoué :

Le syndrome du bébé secoué est une réaction extrême envers les pleurs du nourrisson. On peut diminuer l’incidence de ce syndrome en offrant des programmes d’éducation en santé publique très tôt, peut-être même avant la naissance du bébé, afin d’aider les parents à mieux comprendre les pleurs normaux, leurs modèles pendant la prime enfance et comment la frustration vécue peut conduire à des secousses inappropriées ou à la violence.

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Quels pleurs sont considérés comme « normaux » pour un bébé?

Les pleurs sont parfois troublants pour les parents, mais ils constituent l’un des seuls moyens par lesquels les bébés peuvent exprimer leurs besoins. Même lorsqu’ils reçoivent les meilleurs soins possible, les bébés peuvent pleurer pendant de longues périodes.

Certains nourrissons peuvent pleurer jusqu’à cinq heures par jour. La durée des pleurs atteint un sommet à six semaines puis diminue jusqu’à l’âge de 4 à 5 mois. Après 5 mois, les pleurs des bébés sont plus intentionnels et liés aux événements qui se produisent autour d’eux. 

Les parents peuvent aussi se réconforter en se rappelant qu’ils construisent un solide lien d’attachement avec leur bébé lorsqu’ils répondent systématiquement à ses pleurs de manière fiable et prévisible.

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Les pleurs et leur importance pour le développement psychosocial des enfants

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